Les passagers du vol Alger-Dakar de la compagnie aérienne Air Algérie du jeudi 14 décembre 2017 ne sont toujours pas arrivés à destination ... presque 48H après le décollage. Une grève des contrôleurs aériens du nouvel aéroport international Blaise-Diagne, de la capitale sénégalaise a contraint les pilotes de cet avion de changer de trajectoire et atterrir à Nouakchott (Mauritanie).
Le débrayage, qui a perturbé l'ensemble du trafic aérien en provenance et à destination du Sénégal, a été suspendu mais les passagers du vol AH-5010, opéré à bord du Boeing 737-8D6, sont toujours coincés dans la capitale mauritanienne, à l'heure où nous écrivons ces lignes.
Ce vol Alger-Dakar, dont le décollage a eu lieu à 21H30, devait atterrir dans la capitale sénégalaise vendredi à 2H25 du matin. "Mais à 1H30, j'ai été réveillé par un atterrissage et me suis retrouvé à l'aéroport de Nouakchott", raconte un passager au HuffPost Algérie. Début du cauchemar pour les passagers, Algériens et Sénégalais en majorité.
Les pilotes de cet appareil ont été contraints de changer d'itinéraire à peine quarante minute avant d'arriver à destination. Ils ont été alertés sur la dite grève des contrôleurs aériens dans le nouvel aéroport de Dakar. La tour de contrôle fermée, aucun vol, y compris AH-5010, ne pouvait ni décoller, ni atterrir.
Toutefois, les passagers ignoraient ces circonstances. Grande était leur stupéfaction après avoir constatés qu'ils étaient dans la capitale mauritanienne. "Nous sommes restés 2H sans aucune explication de la part du personnel navigant", rajoute la même source. De quoi susciter la frustration puis la panique chez les personnes à bord.
Une hôtesse finissait par révéler aux voyageurs la raison de ce changement de trajectoire mais peinait à les calmer. Pire, la même hôtesse expliquait ainsi que les autorités mauritaniennes "refusaient" le débarquement de ces passagers à Nouakchott, obligeant ce vol à faire demi-tour, vers Alger.
Cette annonce a provoqué un véritable tollé à bord. "Tout le monde a commencé à protester, surtout les Sénégalais dont le visa algérien a expiré. Ils ne pouvaient pas non plus revenir en Algérie", rajoute le même passager.
Quelques minutes plus tard, un chef d'escale tentait à son tour de calmer les esprits ... pour les échauffer encore plus, après leur avoir suggéré de poursuivre le voyage, de Nouakchott à Dakar ... en bus. "Il s'est rapidement rendu compte de l'absurdité de son idée".
48H après, Air Algérie "ne sait toujours pas quoi faire"
Les passagers du vol AH-5010, qui accusent le personnel navigant de "mensonges", quant à un refus des autorités mauritaniennes de leur débarquement à Nouakchott, ont eu gain de cause. Ils ont ainsi pu débarquer de leur avion, vendredi matin, pour se rendre à un hôtel y passer la nuit en attendant la fin du débrayage à l'aéroport de Dakar.
Mais, comme pour couronner cette mésaventure, la majorité des voyageurs constatent que la moitié des bagages de ce vol sont restés à l'aéroport Houari-Boumediene d'Alger. "Beaucoup sont ainsi ainsi allés à l'hôtel sans bagages et sans vêtements de rechange", témoigne-t-on.
Les esprits recommençaient à se calmer à l'annonce de la reprise du trafic aérien à l'aéroport international Blaise-Diagne, dans la soirée du vendredi 15 décembre. Un autre vol Alger-Dakar a d'ailleurs pu atterrir ce matin, selon Flights Radar 24.
Mais les passagers du vol de jeudi dernier sont toujours coincés à Nouakchott.
"Air Algérie n'a toujours pas trouvé une solution pour notre problème. Ils ne se décident pas encore, à envoyer un appareil vide pour poursuivre notre voyage à Dakar ou à programmer une extension vers la capitale sénégalaise au vol Alger-Nouakchott ...", affirme un passager.