Le gouvernement souhaite le redressement de la compagnie aérienne Senegal Airlines et sa dette de 50 milliards de francs, laquelle sera adossée sur la redevance de concession de l'Aéroport international Blaise Diagne de Ndiass (AIBD), a révélé lundi le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne.
‘'A quoi sert un aéroport tout neuf-on veut être un hub touristique- si on n'a pas de flotte ? Nous voulons un Senegal Airlines debout'', a-t-il dit en ouvrant l'édition 2014 des ‘'Assises de l'entreprise''.
En octobre dernier, le personnel de Senegal Airlines invitait les autorités, le chef de l'Etat en premier, à prendre des ''actions énergiques et immédiates pour sauver la compagnie''.
Constituée de capitaux privés (64%) et de l'Etat du Sénégal (36%), la compagnie, créée en 2009, a rendu, à cause de difficultés financières, trois de ses avions à la société américaine Gecas, qui les lui avait loués.
Le Premier ministre a précisé que la dette de Senegal Airlines s'élève à 50 milliards de francs CFA, soulignant que la restructuration de la compagnie implique l'adossement de sa dette sur quelque chose.
‘'On va l'adosser sur la redevance de concession qui viendra des 49% portés par le Sénégal au niveau de Fraport Sénégal [la société chargée de l'exploitation de l'Aéroport international Blaise Diagne (AIBD)'', a-t-il expliqué.
Revenant sur le montage financier de cet aéroport dont la construction est en cours, Mahammed Boun Abdallah Dionne a livré les péripéties de la renégociation du contrat entre Fraport et l'Etat du Sénégal.
Il a précisé que Fraport détient maintenant 51% des actions de Fraport Sénégal, société nouvellement créée à la place de Daport pour l'exploitation de l'AIBD.
Les 42% restants sont contrôlés par l'Etat du Sénégal et répartis à hauteur de 20% pour le FONSIS et 29% pour l'AIBD.
‘'Tout est transparent. On n'est pas dans le schéma de DAPORT'', a souligné le Premier ministre.
Lancés en décembre 2007, les travaux de l'AIBD devaient durer 33 mois, mais ils ont été arrêtés avant de redémarrer en octobre 2013.
Suite à la reprise des décaissements, fin septembre dernier, par divers bailleurs de fonds, ‘'le travail se poursuit normalement''.
Un contentieux a opposé le constructeur saoudien, qui réclamait le versement d'environ 66 milliards de francs CFA, à la direction de l'aéroport, laquelle à son tour lui a infligé des pénalités de retard d'un montant de 15 milliards de FCFA.
Après arbitrage, les deux parties ont suspendu chacune de son côté sa requête. L'ouverture de l'AIBD est annoncée pour juillet 2015.
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