Après la confirmation aujourd'hui de la contamination au virus Ebola d'un Guinéen sur le territoire sénégalais après avoir contracté la maladie en Guinée et traversé tout le Sénégal en transport en commun, la présence du virus est en conséquence avérée. La réouverture des liaisons aériennes vers la Guinée décidée le 25 août après une suspension administrative en vigueur depuis le 21 août.
La fièvre Ebola présente en Guinée a amené les autorités à mettre en place un plan de contingence et de riposte à l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar avec "des mesures exceptionnelles à la dimension des risques de propagation", a soutenu, mercredi, le médecin-chef du contrôle sanitaire aux frontières aériennes, docteur Alioune Fall.
"Nous appliquons le règlement sanitaire international à la frontière. Nous avons mis des mesures exceptionnelles à la dimension de ce qui se passe dans les pays d'épidémie, mais il y a des mesures permanentes à la frontière de surveillance sanitaire", a expliqué le docteur Fall, mercredi, en marge de l'atelier d'imprégnation et de partage avec les journalistes en santé sur la fièvre Ebola.
"Le risque existe. C'est pourquoi on a parlé de plan de contingence et de riposte à l'épidémie. C'est le niveau et la progression de l'épidémie qui impactent sur les mesures qu'on va prendre proportionnellement au contexte actuel", a-t-il ajouté.
"Au début, a-t-il rappelé, on a parlé de fermeture des frontières terrestres, de fermeture des marchés hebdomadaires mais au niveau de l'aéroport on est à un niveau de renforcement de la surveillance pour contrôler le flux des passagers qui viennent de la zone d'épidémie".
"On ne peut pas dire qu'il n' y a pas de risques au contraire nous sommes dans un contexte où il n' y a pas de cas au Sénégal mais il faut se préparer à détecter tout cas et à lutter contre la propagation de l'épidémie", a-t-il encore dit.
Il a rappelé que dès que l'épidémie a été déclarée en Guinée, le Sénégal s'est confectionné un plan de contingence et de riposte à l'épidémie et l'aéroport est en train de dérouler le plan d'action et de riposte au virus Ebola.
Ce plan comprend l'information et la sensibilisation de toutes les autorités aéroportuaires sur l'épidémie et sa gravité et le renforcement de la surveillance épidémiologique de la frontière. Ce renforcement concerne les avions en provenance de la zone d'épidémie (la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone).
"Pour cela, le Sénégal se conforme à la déclaration de l'Organisation mondiale de la santé", a précisé le docteur Fall. Chaque jour le comité de surveillance reçoit de la part du ministère de la Santé et de l'OMS la cartographie de l'épidémiologie.
"Le contrôle sanitaire qui s'exerce tous les jours a été renforcé durant cette période d'épidémie surtout pour les vols en provenance de ces zones (concernées), en augmentant l'effectif des agents du contrôle, en ajoutant des box et des aires d'isolement et en sensibilisant l'ensemble des compagnies surtout celles qui continuent à avoir des vols sur la Guinée", a précisé docteur Mamadou Ndiaye, directeur de la prévention présent à l'atelier.
Il a signalé un partenariat de co-responsabilité qui permet aux compagnies de signaler depuis l'embarquement jusqu'à l'arrivée en passant par la déclaration du commandant de bord, en signalant tout phénomène anormal.
"Eventuellement, l'aéroport dispose de kits de protection pour le personnel, s'il s'avérait nécessaire de les mettre et des produits de désinfection", selon Dr Ndiaye.
Dans ce plan, figure également un volet important de sensibilisation et de formation de tous les acteurs avec des directives claires pour l'ensemble agents de santé, sensibilisation pour tous les agents de la plateforme aéroportuaire. Déjà des échanges ont été tenus avec les agents de la douane et suivront ensuite les policiers, les hôtesses, etc.